La Platière de Meun : un site d’exception

Si le massif de Fontainebleau est réputé pour sa biodiversité remarquable, c’est particulièrement dû à la présence de sites tels que celui de la platière de Meun. C’est l’un des lieux les plus emblématiques du massif où des espèces et des végétations, ailleurs rarissimes, abondent ! Les milieux concernés sont essentiellement ouverts : des pelouses sèches ou humides, souvent « écorchées » et positionnées sur des dalles de grès.

Le site est un Espace naturel sensible (ENS) communal dont la maitrise foncière par la commune d’Achères-la-Forêt est partielle. La commune, particulièrement mobilisée sur la préservation de la biodiversité et de ce site, a été régulièrement conseillée et accompagnée par le Parc naturel régional du Gâtinais français ainsi que par le département de Seine-et-Marne. L’évaluation et la réactualisation du plan de gestion ainsi que l’opportunité d’utiliser certaines ressources financières ont permis d’avancer vers une gestion plus en cohérence avec les énormes enjeux écologiques.

Les événements se sont accélérés suite à la réunion du comité de suivi réunissant le 13 juin 2025 divers acteurs importants : élus de la commune, Parc régional du Gâtinais français, département de Seine-et-Marne, Conservatoire botanique national du Bassin parisien, Agence régionale de la biodiversité, association ANVL (l’un des animateurs Natura 2000), représentants d’associations locales, etc.
Sous l’encadrement technique du Parc et du département et l’appui de la commune, des chantiers de restauration ont été lancés, en fin d’été afin de ne pas impacter les espèces sensibles concernées. D’abord un chantier lourd faisant intervenir un broyeur ramasseur sur les zones les moins fragiles puis divers chantiers légers faisant appel à des personnels à pied. Objectifs de ces interventions : limiter le développement des fourrés, afin d’éviter les risques d’étouffement des pelouses et de leurs espèces patrimoniales associées et rouvrir le milieu.

Ces travaux ont également été l’occasion d’intégrer d’autres composantes exemplaires à ce projet : pédagogiques ou sociales. Les chantiers ont ainsi permis de former des lycéens des filières bac pro agricoles, horticoles ou de gestion des milieux naturels. Des associations faisant intervenir des personnes en réinsertion ont aussi été sollicitées (via Initiatives 77). Des séries de chantiers se sont déroulées durant l’automne et se poursuivront au cours de l’hiver 2025 et au début de l’année 2026.

Une gestion écologique (dite différenciée) des espaces les plus proches du village est aussi mise en œuvre et l’installation de panneaux signalétiques permet une meilleure compréhension par les habitants des enjeux écologiques et de la gestion globale du site. Un projet d’éco pâturage « éclair » sera réalisé par des animaux du village fin mars. Associé à un suivi de l’état écologique de la platière, il pourrait renforcer la notion d’appropriation et de préservation des pelouses par les habitants.

La dynamique est bien engagée et d’autres échéances se profilent pour continuer dans cette voie. Dans un premier temps, le renouvellement de la convention de gestion du site entre la commune, le Parc et le département en 2026. Dans un deuxième temps, la pérennisation de la gestion qui pourrait passer par une contractualisation du site dans le cadre Natura 2000 avec des possibilités de financements. Affaire à suivre !

Nota bene : si vous voulez vous impliquer concrètement, un chantier est prévu le 24 janvier 2026 sur la platière, encadré par l’un des animateurs Natura 2000 du site. Pour toutes demandes de renseignement, contactez Guillaume LARREGLE : larregle@anvl.fr