Adhérer
Actualités

Continuité écologique en vallée du Loing

Publié le 11 juin 2018 dans mammifère
Continuité écologique en vallée du Loing

L’ANVL accueille dans ses locaux Marie-Lou, étudiante à l’ENSG, qui effectue son stage de fin d’études pour l’Association de la protection des Animaux Sauvages. Elle travaille sur la fréquentation d’un passage à faune le long du canal de Loing et nous présente sa mission.

Dans le cadre d’un stage au sein de l’ASPAS (Association de la protection des Animaux Sauvages), j’ai pour mission d’étudier la fréquentation d’un passage à faune créé récemment le long du canal du Loing au sud de la forêt de Fontainebleau.

Un canal représente un obstacle majeur pour les déplacements de la faune. Les berges verticales bétonnées ne peuvent pas être remontées par des ongulés tombés à l’eau. Il n’est donc pas rare de retrouver des animaux morts de noyade, ou s’ils ne sont pas encore morts, ils sont sérieusement épuisés.

Afin de rendre franchissable ces ouvrages, des dispositifs de sortie d’eau peuvent être réalisés. Un certain nombre d’entre eux ont été créés le long du canal du Loing, il y a une trentaine d’années. Depuis, ces équipements ont vieilli. Par ailleurs, de par leur conception, ils sont hétérogènes et sont davantage dimensionnés pour les chevreuils que pour les cerfs. Enfin, leur nombre limité le long du canal restreint l’efficacité du dispositif, contraignant le déplacement des animaux.

Trois différents types de passages sont visibles sur le canal du Loing :

– des plans béton inclinés fissurés et décollés du bord du canal ;

– des grilles de remontée devenues instables et rouillées ;

– des échancrures où les rampes d’accès ne vont pas assez en profondeur pour les grands animaux.

Le faible nombre de passages à faune et la vétusté des dispositifs existant entrainent un risque de mortalité par noyade élevé pour les animaux. Alertées, les associations de protection de la nature ont demandé un inventaire aux Voies Navigables de France (gestionnaire des canaux) déterminant le taux de mortalité des animaux retrouvés dans les canaux du Loiret durant l’année 2015 jusqu’à début 2016. Au final, 5 animaux ont été retrouvés morts et des travaux ont été réalisés autour du canal du Loing fin 2016, aboutissant à la création d’un nouveau dispositif. Très étudié et élaboré par différentes spécialistes (vétérinaires, SNPN, ONEMA, ect…), il a été construit sur la rive gauche et la rive droite du canal du Loing.

Nouvel aménagement
Vue de dessus des nouveaux aménagements

Ma mission aujourd’hui est d’estimer la fonctionnalité et la fréquence d’utilisation de ce passage à faune par les animaux. En parallèle, un dossier sera mené devant les différents acteurs du territoire pour inciter à développer ce système autour des canaux.

Afin de mesurer la fréquentation du nouvel ouvrage, j’ai installé deux pièges photographiques de chaque côté des bords du canal. Cela me permet d’observer quelles espèces passent par cet endroit et de préciser leurs comportements et leurs nombres.

Un inventaire forestier, des diagnostics sur place, et d’autres données antérieures mises à ma disposition me permettent également d’évaluer la valeur en termes de naturalité de la prairie de Najou actuellement cultivée partiellement et située dans la continuité du passage à faune.

L’idée pourrait être de continuer ce passage à faune par un véritable le corridor écologique en faisant une Réserve de Vie Sauvage®, territoire libéré de toute activité humaine au seul profit de vie sauvage. A partie de ces données naturalistes, j’étudie alors sa valeur économique, agronomique, écologique et ses potentiels en devenir.

Marie-Lou LAMY, étudiante ingénieure géomaticienne